Maël Bailly/ compositeur

Chronique – Ep. 0 : L’appel – Décembre 2020.

15 septembre 2021

Chères oreilles amies, 

Trouver une viabilité économique dans un chemin artistique est un très vieux problème, qui n’a pas eu la délicatesse de m’épargner. 

Nos aïeux courraient les cours princières et proposaient, en échange du gîte, du couvert et des émoluments, d’en colorer la vie sociale et de témoigner par leurs productions du prestige de leurs écussons. 

Quand celles-ci furent mises en déroute, leurs continuateurs durent suivre le cours des choses et faire de leurs œuvres des marchandises, et firent ainsi bonne entente avec une nouvelle curiosité sociale : les collectionneurs.

Nos frères et nos soeurs du spectacle vivant ont, par leurs luttes collectives, réussi à s’intégrer au système du salariat, grâce notamment au régime des intermittents. 

Nous autres compositeurs avons bien du mal à produire des marchandise ou à prétendre à la fiche de paye. L’état à un temps essayé de prendre la relève du prince déchu, mais on ne peut que constater qu’il s’en lasse à mesure que le temps passe. 

Le champ de la composition musicale peine donc à trouver une place qui permette aux compositeurs de mon acabit de s’y adonner sans avoir comme caillou dans la chaussure l’imminence de la banqueroute. 

Or, nos cousins Youtubeurs utilisent un système bien intéressant : le système des « tips ».  Avec les « tips », vous pouvez soutenir un créateur en versant une petite somme par mois, à partir d’ un euro. C’est une sorte de mécénat pour tous. Un patronage démocratique ! 

Vous me voyez venir. Je vous propose d’être mes « tipeurs », mes « mécènes démocratiques». Si vous acceptez, vous m’aiderez à avoir un petit revenu mensuel, qui fera contrepoint au caractère sporadique et incertain des commandes.

En contrepartie, je ne pourrais certes pas vivifier l’éclat de votre Majesté ou diversifier votre collection privée, mais je vous propose de vous faire parvenir, une fois par mois, la chronique de mes travaux de compositeur. Je partagerai avec vous les joies et les doutes, les saveurs et les piments du métier, dans un récit que j’essaierai de rendre le plus coloré possible. J’y partagerai aussi mes écoutes, sous formes de liens vers les pièces de mes camarades compositeurs et compositrices qui m’auront marqué ou interpellé, en essayant d’expliquer pourquoi et comment. 

Je ne sais si une telle proposition est congrue. Mais j’ai bien envie d’essayer, car je pressens que mon travail pourrait gagner en liberté et en indépendance en vous étant redevable, à vous plutôt qu’au monde de l’administration des arts, monde que j’ai bien du mal à comprendre. Bien évidemment, cette proposition, tâtonnante et expérimentale dans le domaine qui nous occupe, n’aurait aucun chagrin à faire chou blanc : sentez-vous bien à l’aise pour l’ignorer ou la décliner. 

Cette activité, d’inventer de la musique et de l’écrire, est bien vielle, elle a pris bien des formes et connu biens des sociétés. Elle a pour constance de coûter plus quelle ne rapporte et de trouver malgré cela les moyens de se débrouiller. 

Vous pouvez donc, si vous le souhaitez, devenir mes tipeurs en cliquant sur ce lien, et vous laisser guider ! 

https://fr.tipeee.com/mael-bailly-composition

Je vous salue toutes et tous chaleureusement et espère que vous allez bien.